Historique

Istori di santouns di Prouvènço

Extraits de l’excellent livre de Régis Bertrand ; « Crèches et santons de Provence » aux éditions Barthélémy.

"La Crèche... Son nom vient du bas latin "cripia", qui désigne la mangeoire dans laquelle, selon saint Luc, fut déposé l'Enfant Jésus. Par extension, le mot fut employé pour désigner les scènes de la Nativité. La crèche apparut en Italie au 13ème siècle. Saint François d'Assise aurait eu l'idée en 1223 d'évoquer la naissance du Christ avec un âne et un boeuf rassemblés autour d'une mangeoire.
Les crèches d'église avec leurs figurines fabriquées en bois sculpté, en carton-pâte ou en cire n'apparurent en Provence qu'à partir du 17ème siècle. Au 19ème siècle, aux côtés des personnages bibliques, on représente toute la société provençale d'alors.
Quant au mot santon, du provençal "santoun", petit saint, il désigne aujourd'hui autant les petits sujets destinés aux crèches familiales que les grandes figurines des crèches d'église".

Les Origines

L’origine de nos crèches traditionnelles et surtout sa propagation sont dues à la congrégation de l’oratoire au début du  18e siècle.
Saint François d’Assise ayant été plutôt l’initiateur de la messe de minuit et de la crèche vivante.
Cette congrégation étant attachée à la dévotion de l’enfance de Jésus-Christ.
D’après François Marchetti «prêtre de l’église de Marseille » qui écrit en 1683 :
«  Tous les 25ème de chaque mois on se lève à minuit pour adorer le Saint Enfant Jésus naissant sur la terre et depuis le jour de Noel jusqu’après l’octave de la Purification, ce Dieu enfant est exposé à la vénération de toute la ville dans une crèche.
Cette dévotion a commencé à l’oratoire où, après avoir été longtemps pratiquée en secret et en particulier, elle est enfin devenue commune et publique »
Ces crèches ne comprenaient que la sainte famille.

Les Crèches d’église

A l’origine les figurines étaient en bois.
Quelques datent :
- Déjà en 1652, il existait une crèche à la cathédrale N.D. des Doms à Avignon, appartenant à la confrérie du chapelet.
- La confrérie du Rosaire de Flassan fait sculpter en 1663-1666 par Michel Peru, les personnages d’une crèche.
L’initiative des crèches dans les églises était du domaine des associations pieuses et des confréries.
On retrouve en 1736 le cas de la congrégation de la jeunesse d’Apt qui pratiquait «une lecture suivie des litanies du Saint Enfant Jésus depuis la Noel jusqu’à la Purification. »
La même congrégation achète une statue en cire de saint Joseph pour la crèche en 1774.
Les premiers personnages dont les crèches se sont enrichies, ont été les rois mages et les bergers.

Les Crèches Mécaniques

Déjà avant la révolution des particuliers édifiaient des crèches, mais à titre commercial comme l’écrit le docteur CF Achard en 1789 : « Cela amuse le peuple et un particulier qui a fait chez lui une crèche est sûr d’avoir chaque jour une quantité étonnante de femmes qui viennent jouir de ce spectacle  pour 2 sols »
Ces crèches pour attirer toujours plus de monde se mécanisent. En 1786 le sieur Alphan de Marseille montre une crèche de 25 personnages dont il y en a 15 qui marchent et 3 qui jouent d’un instrument à vent.
Ces crèches mécaniques évolueront peu à peu vers les crèches parlantes, puis vers les pastorales qui contribueront à fixer certains de ces santons parfois éphémères en « types traditionnels »

La Chapelle

La « capello » (chapelle) de Noel consiste dans ses origines (avant la révolution ) à la réalisation d’un décor éphémère autour d’une statuette ou d’une image sacrée, ornée de végétaux et surtout de luminaires. Ce sont les enfants qui les réalisaient pour s’amuser.

Ces chapelles au fil des années se sont enrichies de divers personnages pour devenir de véritables crèches telles qu’on les connaît aujourd’hui.

Le début du 19ème siècle voit apparaître le santon d’argile. c’est Jean-Louis Lagnel qui fabriqua les premiers moules pour une production en série.
Dès 1806 eut lieu à Marseille la 1ère foire aux santons.

 

 

Le Carmel d'Avignon

Déjà au début du 17ème siècle les carmélites d’Avignon fabriquaient de «petites figures de cire et de carton »

Il semblerait que la fabrication de grands sujets d’église date du début du 19ème siècle.

Après la révolution le couvent fut rétabli en 1817. Marie Escudier y lègue cires, figures, moules et étoffes, et sa cousine, Marie Anne Manifassier (carmélite) devient très habile dans l’art de la confection des Enfants-Jésus, des figures de saints et autres objets en cire.

Ces moules sont encore utilisés de nos jours. Les carmélites d’Avignon ont aujourd’hui une renommée nationale, voire internationale dans la fabrication de grands santons en cire dans la plus grande tradition provençale.

Il serait très regretable que ce savoir faire se perde.

D'après « CRECHES ET SANTONS DE PROVENCE » de Régis BERTRAND aux éditions Barthélémy.

crèche des carmelites

La crèche des Carmélites confectionnée dans la chapelle du Carmel.

Voir aussi une page sur le site du diocèse d'Avignon : http://diocese-avignon.fr/spip/Les-creches-blanches

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