A l’époque féodale, dans les campagnes toutes les personnes sous la protection du seigneur des lieux étaient redevables de deux sortes de taxes : foncières et banales.
Les redevances foncières sont en quelque sorte le prix de la location des terres cédées aux paysans;
Les redevances banales sont variées : obligation, pour les paysans d'utiliser, le moulin banal, le four banal, le pressoir banal; en échange d’une taxe : Le BAN d’où le nom usité de four banal.

A Saint-Saturnin le four banal tout comme le moulin à huile banal, se trouvait dans l’impasse situé derrière le poste de police actuel. Ce four n’était pas la propriété du Seigneur du lieu, mais de la commune. Le four était affermé à l’enchérisseur le plus offrant et le fournier se réservait un pain sur trente pour sa rétribution. A une certaine époque il était même tenu d’aller prendre le pain dans les maisons et de la rapporter.
Dans un règlement de 1741, les habitants qui voudront cuire leur pain aux villages voisins ou qui possèdent un four, payeront une redevance annuelle à la communauté. Le nom du fournier St Saturninois le plus ancien qui soit parvenu jusqu’à nous est Jean Collevin, c’est 1554 que la ferme du four lui fut adjugée pour la somme de 100 florins.
Dans chaque village attenant au four il y avait un local, appelé « membre », celui-ci servait d’ « hospital» c’est à dire de refuge pour les pauvres passants et les pèlerins vers St Jacques de Compostelle.
Le four n’était allumé que 4 à 5 fois par mois, par contre dans les villages de montagne ce n’était que 3 ou 4 fois par an.